69 – Anthologie SFQ

   J’ai lu plusieurs critiques de ce recueil qui m’intriguait car mélangeant deux thèmes forts : l’érotisme et la science-fiction. Globalement, il est indéniable que j’ai aimé. Ce fut une agréable découverte. J’ai lu au travers de ce recueil des auteurs dont j’ignorais la plume. D’autres que j’avais déjà lu par le passé et aimé. Et que par conséquent, j’ai pris plaisir à retrouver ! Un recueil de 164 pages comportant 12 nouvelles. Le thème SF est parfaitement respecté dans toutes les histoires. Seul Mélanie Fazi est « limite » à mon sens. Ici, la SF permet toutes les envies, toutes les idées qui peuvent avoir trait au sexe et à l’érotisme. Bon, j’avoue avoir un peu cherché le côté érotique dans certaines des histoires… J’ai trouvé que certains auteurs n’étaient pas parvenus à instiller une touche d’érotisme à leur récit. Là où on les sent parfaitement à l’aise dans leur maîtrise de la SF, ils semblent avoir oublié d’intégrer cette dimension. Ce qui ne rend pas l’histoire inintéressante mais seulement quelque peu en dehors de ce que je pouvais être amenée à attendre des histoires présentes dans une telle anthologie. Dans tous les cas, j’ai trouvé que tous avaient fait preuve d’une grande imagination et d’une belle qualité d’écriture. Sans doute, tous de bons auteurs, que j’apprécierai, pour certains, retrouver au détour d’un recueil ou d’une anthologie.

Allez, petit tour d’horizon de toutes les nouvelles !

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Eddy Merckx n’est jamais allé à Vérone – Stéphane Beauverger : Ou l’attente interminable d’une femme assise sur une plage… Rien d’érotique dans l’imagination et le fantasme de cette femme qui cherche surtout à partir, à sortir de la situation dans laquelle elle est. Elle est très envieuse mais n’a guère une grande imagination. Intéressante de par le choix d’un personnage féminin qui subit les assauts d’un mari qui n’en a rien à faire d’elle, elle n’a à mon sens pas grand-chose de fantastique, ni d’érotique. Mais la plume de l’auteur n’est pas désagréable.

Saturnales – Maïa Mazaurette : Celle qui m’a le plus marquée et qui me marquera sûrement encore un petit moment. J’ai été un peu choquée par le choix d’imaginer une telle scène entre deux personnages si jeunes… Je me suis demandée comment les personnages pouvaient érotiser quelque chose de si « abstrait » pour eux. Et alors la chute, magistrale, n’en demeure pas moins écœurante !!! Je l’aurai volontiers étranglé le gosse ! Maïa Mazaurette écrit très bien, imaginant un hôtel futuriste au service de la nuit de noce parfaite. Un concept que j’ai beaucoup aimé mais qui a, pour moi, perdu l’intérêt de l’érotisme de par l’âge des protagonistes.

Misvirginity – Daylon : Beaucoup de tact pour parler de la différence, de la prostitution. J’ai beaucoup aimé. La plume de Daylon est un peu difficile au début, mais une fois dedans, je l’ai trouvé très percutant. Un style vif à la première personne qui nous immerge dans le quotidien d’une travailleuse du sexe un peu particulière. Une immersion parfois difficile, des styles de phrases pas toujours évidents et un vocabulaire qui nécessite parfois de jeter un œil à notre ami le dictionnaire… Mais au delà du style c’est l’histoire en elle même qui m’a plu et j’ai aimé comment l’auteur l’a menée.

Miroir de porcelaine – Mélanie Fazi : Ça se confirme : j’aime beaucoup Mélanie Fazi. Loin d’être érotique, cette nouvelle est pleine de mélancolie, de tristesse. Il n’est pas question de sexe mais seulement de cœur à mon sens. Par petites touches, Mélanie Fazi nous décrit une Iris brisée qui va se reconstruire grâce à ses automates qu’elle dirige. Mais non sans difficulté. Et en faisant remonter des souvenirs douloureux. Une nouvelle que l’on termine aussi mélancolique que la jeune femme grâce à la plume parfaite de Mélanie Fazi qui confirme son talent de nouvelliste.

LXIX – Francis Berthelot : Un style fluide, très facile à lire. J’ai plutôt rigolé avec cette nouvelle qui met en scène un jeune homme qui va dans un cinéma interactif : vous pouvez gagné des points en répondant à des questions posées durant le film et vous en servir pour changer des scènes de ce dernier. Bon évidemment quand c’est carrément tout le scénario que vous voulez reprendre… Il en faut des points !! Une idée originale et j’ai souri des efforts développés par notre héros amoureux des hommes.

Toi que j’ai bue en quatre fois – Sylvie Lainé : Une société où plus rien ne se fait naturellement. Vous n’allez pas faire du vélo dehors mais sur un vélo d’appartement face à un mur qui diffuse un film représentant la nature. Une société où on peut aller dans des centres pour avoir le grand frisson érotique. On vous instille des produits chimiques pour vous permettre d’atteindre le summum dans vos rêves. Seulement on fait quoi une fois le rêve terminé ? Et bien on prend conscience de la solitude qui nous entoure. Et du manque de naturel dans la société dans laquelle on vit. La nouvelle se lit bien, sans aucune difficulté, l’auteure ayant un style simple mais bien tourné. J’ai trouvé l’idée originale. L’aspect érotique est marqué avec des scènes décrites avec pudeur mais aussi franchise qui va de paire avec le « trip » que le personnage principal est en train de vivre.

Louise ionisée – Norber Merjagnan : J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans (le temps des premiers paragraphes en somme) mais elle fut sympa à lire. Je l’ai trouvée assez inégale : un début fort détaillé et une fin que j’ai trouvé bâclée. L’idée de faire du narrateur un simple dépositaire de l’histoire est sympa… Sauf quand il ne sait pas tout ce qu’il s’est passé !! Une certaine frustration sur l’aspect érotique qui aurait pu être nettement plus développé. En somme un bon potentiel que j’ai trouvé un peu gâché.

Sabbat – Gudule : Trois pages. A peine le temps d’entrer dedans que ça se termine. Un côté sanglant et morbide auquel je n’ai pas adhéré…

Les métamorphoses d’une martyre – Charlotte Bousquet : Là encore assez courte, cette nouvelle est très sombre mais très bien écrite. Charlotte Bousquet nous fait très vite entrer dans son monde et nous livre une petite histoire de vengeance féminine… Mortelle.

Vestiges de l’amour – Jean-Marc Ligny : Un homme qui aime sa femme mais qui a l’impression que la réciproque n’est pas vraie. Une piètre estime de lui même. Et le voilà qu’il se retrouve poursuivi en rêve par une somptueuse femme. Sauf que chaque rêve le laisse exsangue et faible. Il dépérit et sa femme s’en rend compte, révélant l’amour qu’elle porte encore à son mari. Mais peut-être un peu trop tardivement. Limpide, Jean-Marc Ligny ne traîne pas à nous emmener dans son histoire et à lui donner outre une grande sensualité de par les scènes d’amour rêvée, un fort sentiment d’amour.

Descente – Virginie Bétruger : J’ai aimé l’histoire de cet astronaute qui a effectué une descente depuis la station spatiale internationale vers une terre en pleine guerre sino-indienne. Plus que du sexe, c’est de la nostalgie qui ressort je trouve, des récits faits au cours de l’histoire. Mais j’ai trouvé l’idée extrêmement originale, surtout que le personnage voit cela avec un recul qui donne au lecteur une certaine distance. Et j’ai trouvé également que l’auteur parvenait à instaurer entre le lecteur et le personnage une forme de complicité bien agréable.

Camélions – Joëlle Wintrebert : Une nouvelle tout en douceur et en sensualité. Un peu particulière vu avec qui elle est partagée, mais néanmoins existante. Une imagination foisonnante, une manière de montrer qu’il faut savoir parfois franchir des barrières pour découvrir de nouvelles choses, quelque soit le domaine. A la fois triste et jolie, j’en garde un beau souvenir.

Un nouveau recueil qui m’amène à l’objectif auquel je m’étais inscrite initialement dans le cadre du challenge de Lune. Joueuse et ravie de découvrir des nouvelles aussi sympa, j’ai décidé de poursuivre avec le niveau supérieur… Joyeuse lectrice !!! Allez on continue !

Bonne lecture !

Ce recueil a été lu dans le cadre du challenge JLNN de Lune !

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7 réflexions sur “69 – Anthologie SFQ

  1. Lune 20 juin 2013 / 15 h 00 min

    Excellente anthologie ! Je garde un fort souvenir de Camélions :p

    • Maêlle 27 juin 2013 / 15 h 16 min

      C’est vrai, Camélions dégage une forte sensualité… 🙂

  2. Acr0 24 septembre 2013 / 20 h 23 min

    Comme tu le sais, je n’ai lu que Miroir de porcelaine : je connaissais déjà la plume de l’auteur. Ici encore, en 10 pages, elle a su être concise et surtout me faire poser beaucoup de questions quant à la chute 😉

    • Maêlle 26 septembre 2013 / 8 h 53 min

      Oui elle sait vraiment bien nous immerger dans son monde, très rapidement et ensuite elle nous « balade »… D’où nos questions quant à la chute 😉

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