Zombillénium de Arthur De Pins

  J’ai découvert Arthur de Pins en tant qu’illustrateur de la collection « Osez » éditée par La Musardine. L’absence du fameux « trait noir » pourtant considéré comme indispensable à la BD, fut la première chose qui me marqua outre son humour décapant qui ressortait de ses dessins. Et c’est une caractéristique que l’on retrouve dans son œuvre. Cela donne un autre aspect à l’ouvrage qui n’est pas déplaisant bien au contraire. AcrÖ a parlé elle aussi de cette bande-dessinée qu’elle a beaucoup aimée et qui compte à l’heure actuelle 3 tomes.

   Le premier tome intitulé Gretchen pose l’histoire. Celle d’Aurélien, banal humain qui se trouva au mauvais endroit au mauvais moment. Après un regrettable (mais hilarant) incident il se retrouve recruté par le parc Zombillénium. Géré par Francis Von Bloodt, le parc ne recrute que des personnes au profil bien spécifique : zombies, vampires, loup-garous… Vous trouverez aussi une momie de plus de 3000 ans. En somme tout ce qui est sensé être mort et qui continue de prospérer. Simples mortels passez votre chemin. Vous n’êtes bon qu’à générer du profit pour le parc et lui permettre de prospérer. Le parc compte aussi une stagiaire, Gretchen, dont l’histoire est totalement inspirée de celle d’Harry Potter. Derrière son statut de « simple » sorcière elle cache bien son jeu qu’elle ne révèlera pleinement qu’au fil des tomes.

   Arthur De Pins se délecte de la mythologie autour de tous ces êtres. Et les clins d’œil ne manquent pas. Les zombies qui dansent grimés en Mickaël Jackson en hommage à Thriller m’ont beaucoup fait rire. L’auteur ne manque pas non plus de ponctuer ses cases de détails donnant davantage de « crédibilité » à son histoire. Je pense aux fontaines à eau transformées en fontaines avec du sang, détail saugrenu qui m’a fait sourire. Au moins autant que la machine à café qui propose toutes sortes de sang et la vraie/fausse parution du journal La Voix du Nord.

   L’auteur va même jusqu’à doter Zombillénium de syndicats du personnel. Bien que l’idée paraisse saugrenue de prime abord, on comprend qu’ils sont essentiels à la bonne marche du parc. L’un des leaders est un squelette qui nous rappelle la mort avec sa longue faux. Il y a des problèmes de personnel, la gestion des ressources humaines posent certaines difficultés quand vous avez l’éternité devant vous. Ceci explique cela et offre des situations très cocasses que Arthur De Pins exploite pour notre plus grand plaisir.

   Le deuxième tome s’intitule justement Ressources humaines et nous emmène davantage encore dans les méandres du parc et de sa gestion. On en apprend un peu plus sur la façon dont celui-ci fonctionne et ce qui lie les employés au propriétaire du parc. Von Bloodt perd de l’ambiguïté que l’on éprouve au début. Alors qu’on ne savait pas trop si on devait l’aimer ou le détester on commence à éprouver pour lui un peu de sympathie. Notre capital sympathie ne fait que s’accroître à son égard tandis que l’on entame le troisième tome Control Freaks dans lequel nous faisons la connaissance de Bohémond Jaggar, un vampire envoyé par le grand patron lui-même. En effet, c’est la crise, le parc commence à perdre de sa rentabilité et il convient donc d’envisager une forme de plan de relance. Je vous laisse imaginer ce que cela donne face aux syndicats, peu enchantés par les perspectives annoncées. Arthur de Pins parvient très bien à retranscrire dans son histoire, un problème de société assez récurrent.

   En parallèle, nous suivons toujours Gretchen, personnage dont l’importance s’accroît au fil des tomes au moins autant que celui d’Aurélien qui se révélera être un sacré atout, tant pour le parc que pour ses collègues.

   Le dessin d’Arthur de Pins est fluide. Il a un côté lisse et parfait qui change même si certains pourraient trouver que ça lui donne un côté un peu « télévisé ».  J’ai trouvé les couleurs agréables même si l’on navigue pas mal dans les tons sombres, ce qui est cohérent avec l’environnement d’un parc d’attraction employant des êtres plus morts que vivants.

   C’est une agréable découverte littéraire et j’ai pris beaucoup de plaisir à les lire. L’humour en filigrane est quasi-permanent même si j’ai trouvé que l’histoire prenait une tournure plus dramatique au fil des tomes. Je suis curieuse de savoir ce que l’avenir réserve à ce parc et à nos protagonistes. En attendant de le savoir, vous pouvez toujours aller faire un tour à Zombillénium.

Bonne lecture !

4 réflexions sur “Zombillénium de Arthur De Pins

  1. Acr0 22 décembre 2016 / 19 h 21 min

    Ravie de voir que ce début de saga te plait 🙂 J’ai hâte de connaitre la suite même si elle ne semble pas au programme (ou alors à une date indéterminée) Mais je sais aussi que ma patience sera payée avec un film d’ici là 🙂

    • Maêlle 26 décembre 2016 / 13 h 58 min

      Je me faisais aussi la réflexion que je ne voyais pas de date prévisible de sortie du prochain tome… Mais j’ignorais qu’un film sortirait d’ici là, voilà une information des plus intéressantes !! 🙂

  2. Hilde du Livroblog 22 janvier 2017 / 18 h 59 min

    J’adore cette série. Comme Acr0, j’ai hâte de découvrir la suite. Je crois que le film sort en 2017, au moment d’Halloween, je me réjouis à l’avance de retrouver l’ambiance du parc!

    • Maêlle 30 janvier 2017 / 14 h 08 min

      Du coup, j’avoue que j’ai hâte aussi de voir ce que ça va donner en film !! Et il pourra figurer dans les chroniques pour le challenge Halloween 2017 😉

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