La constance du prédateur de Maxime Chattam

Ce n’est pas que je n’aime pas l’auteur. C’est seulement que nous nous sommes sans doute rencontrés au mauvais moment… Je l’ai abordé pour la première fois par l’angle de la fantasy avec sa série Autre-Monde dont je n’ai pas dépassé le tome 1. Si l’idée est originale ainsi que l’histoire en arrière-plan, je n’ai pas réussi à adhérer aux personnages que l’on suit. A défaut d’avoir pris le temps de réessayer sur ces livres, je me suis lancée avec un policier. Et je dois dire que, cette fois, j’ai apprécié ma lecture ! C’est glauque, poisseux, ça vous colle au corps et à l’esprit…

Couverture du livre La Constance du prédateur

Ludivine Vancker, tout juste nommée au département des sciences du comportement est appelée sur une scène de crime. Ou plutôt devrait-on dire… Un charnier. Plusieurs corps ont été découvert dans une pièce d’une mine abandonnée. Un endroit théoriquement inaccessible, découvert par hasard par un photographe amateur de ce genre de lieu (mais sans macchabée !). Plusieurs corps. Un même mode opératoire. Le début d’un enquête étrange qui s’étale sur plusieurs décennies.

   La constance du prédateur ou la perpétuation de l’horreur… Maxime Chattam nous immerge dans un univers sombre dans ce roman mettant en scène l’enquêtrice Ludivine Vancker. Malgré ma méconnaissance de l’héroïne présente dans des ouvrages précédents, j’ai parfaitement réussi à m’immerger dans l’histoire et à m’attacher aux différents personnages. Que ça soit Lucie, la responsable de Ludivine, Marc son compagnon ou ses anciens collègues de boulot, ils sont tous suffisamment impliqués dans l’histoire pour qu’on se prenne d’affection pour eux. Ludivine Vancker est quant à elle une femme complexe, qui se débat avec ses propres démons, ses souffrances, ses angoisses et ses émotions. On devine, à travers ce qu’elle dit, son passé douloureux qui l’affecte. Mais qui fait d’elle ce qu’elle est. Il y a une forme d’acceptation tout au long du livre, comme si elle tentait de mieux se connaître et se maîtriser. Elle semble à la fois perdue en elle-même et à la fois pleinement investie dans l’enquête. C’est une épreuve que nous vivons à ses côtés.

   L’enquête en elle-même est très bien amenée. De l’horreur comme il faut mais sans tomber dans le gore. C’est plutôt inquiétant, intriguant, un peu angoissant ces endroits clos qui dissimulent les secrets d’un tueur en série… Immortel ? Car c’est à cette question que les enquêteurs se trouvent confrontés. De l’ADN d’un homme qui ne peut être encore vivant, retrouvé dans des corps anciens comme récents. On s’interroge et on cherche comment cela peut être possible. Les méninges ont turbiné, tant et si bien que j’ai mal dormi certaines nuits à trop vouloir deviner ce qui s’était passé. C’est dire que j’ai été happée par l’histoire…

   On est trimballé de théories en suppositions, d’une preuve à une autre, d’un soupçon à une certitude qui vole en éclat. Rien n’est jamais sûr. Rien est acquis. Équilibre entre suivre son instinct et obtenir des preuves légalement exploitables. C’est rythmé et cohérent. Un seul petit bémol sur la fin où j’ai trouvé que l’énième rebondissement était soit de trop, soit il aurait fallu y arriver plus rapidement. Sauter une étape en somme car je commençais à me dire que tout cela était voué à l’échec. J’ai apprécié néanmoins me faire ainsi balader et j’ai redouté cette fin où l’auteur annonce un drame sans qu’on sache les tenants et aboutissants. De quoi vouloir tourner les pages encore plus vite !

   En somme, c’est un très bon polar, sombre, inquiétant, plein de suspens, avec des personnages auxquels on s’attache rapidement et une histoire prégnante. J’apprécie de commencer ainsi l’année en bonne compagnie…

Bonne lecture !

Maêlle

Laisser un commentaire