La passe-miroir – Tome 3 : La tour de Babel de Christelle Dabos

   J’ai attendu ce troisième tome de La passe-miroir avec beaucoup d’impatience, après avoir terminé la lecture du tome 2 qui avait été incroyable. J’en étais ressortie enchantée, j’étais avide de me plonger dans ce nouvel opus. Et là, vous sentez venir le petit « mais », le truc qui cloche un peu… A mon grand regret, oui, il y a un petit « mais ». Néanmoins comme cette trilogie vaut vraiment le coup, je vais prendre le temps de vous dire ce qui m’a moins plu dans cette lecture.

Ophélie est sans nouvelle de Thorn depuis de longs mois qui font des années… 2 ans et demie sans rien savoir de ce qu’il est advenu. A nouveau sur son arche auprès de sa famille, elle en vient à s’ennuyer mais surtout à s’inquiéter pour Thorn. Lorsque l’opportunité de partir à la recherche de son mari se présente, Ophélie décide de prendre en main son destin.

   On reprend en douceur avec ce troisième tome. On retrouve Ophélie, sa famille, l’arche d’Anima. La jeune femme n’a pas changé : toujours aussi maladroite, toujours autant dans la lune. Mon attachement pour elle n’a absolument pas changé. Elle est terriblement « normale », n’a rien d’une super-héroïne, ce qui rend chacune de ses actions incroyables. Ophélie est dotée d’une force de caractère impressionnante qui sera rudement mise à l’épreuve dans ce troisième tome.

   On sent bien la jeune fille fortement inquiète pour Thorn, ce qui nous laisse penser qu’elle éprouve pour lui quelque chose de plus profond que ce qu’elle voulait bien laisser paraître. Mais l’un comme l’autre ne brille pas par leur capacité à exprimer leurs sentiments. On retrouve une jeune fille inquiète mais surtout… Qui s’ennuie ferme. Ophélie n’a rien à faire sur Anima, fait l’objet d’une surveillance de la part des Doyennes liée sans doute à tout ce qu’elle a pu découvrir sur Dieu. Bref, on sent bien que quelque chose va se passer. D’autant qu’elle a longuement réfléchi à l’endroit où Thorn aurait pu aller et elle arrive à une conclusion : l’arche de Babel serait le choix idéal.

   La libération viendra par Archibald, le fameux, l’irremplaçable ambassadeur auquel je me suis aussi beaucoup attachée. Le retrouver m’a fait plaisir même si ça n’a pas duré bien longtemps. Les personnages secondaires récurrents que nous avons pu fréquenter durant les deux premiers tomes ne font que de brèves apparitions dans ce troisième volet. Ophélie débarque sur l’arche de Babel sans aucune de ses connaissances antérieures. Jusque là tout va bien pour le lecteur…

   Alors si j’ai aimé découvrir cette nouvelle arche – avec ses us et coutumes bien particulière – si je continue d’admirer ce monde fouillé et dense créé par l’autrice – les nombreux animaux qu’elle imagine, le Mémorial absolument génial ! -, je dois dire que ce troisième tome m’a paru beaucoup moins à la hauteur que le précédent. Je l’ai trouvé au même niveau que le… Premier. J’ai eu le sentiment de régresser et de lire une histoire redondante : Ophélie malmenée, qui se cache sous une fausse identité pour parvenir à ses fins, bouc-émissaire qui se relève d’un tas d’épreuves, ça ne vous rappelle rien ? Alors si je peux concevoir que ce troisième tome était indispensable pour faire avancer l’histoire et nous expliquer de nouveaux éléments quant au fond, sur la forme, je me suis un peu ennuyée. Maintenant qu’Ophélie et Thorn se sont rencontrés, ont appris à « travailler » ensemble, lire tout un livre où ils sont à nouveau séparés, ça marche moins bien pour moi.

   Ce qui est positif, c’est que notre Ophélie, qui subissait plus qu’elle n’était actrice, les décisions des autres, se révèle être sa propre décisionnaire tout au long de cet ouvrage. Elle ose, sort de sa zone de confort, sans chaperon, sans aide, en ne comptant que sur elle-même et sa capacité à se lier à d’autres personnes. Son arrivée sur Babel est un grand saut dans l’inconnu que j’appréhendais. Et s’il permet à l’héroïne de continuer à mûrir, à grandir et à s’étoffer, il est dommage que ça soit par un apprentissage ressemblant un peu trop à ce que nous avons déjà lu par le passé. Visiblement, ça n’a pas dérangé AcrÖ qui a aussi lu – et apprécié – cette série, alors peut-être suis-je trop exigeante.

   Ceci dit, je suis dans l’expectative du quatrième et ultime tome. Je retrouverai l’univers de la passe-miroir avec un immense plaisir. J’ai le sentiment de ne pas avoir tout bien cerné – encore moins retenu – des informations que l’autrice a distillé alors j’espère ne pas tout oublier pour la sortie du petit dernier ! 

   En tout état de cause, je vous invite très chaudement à découvrir cette série littéraire qui est d’excellente qualité. L’univers est bluffant, les personnages attachants et l’intrigue parfaitement maîtrisée. Le tout est servi par une plume d’une incroyable fluidité qui nous fait dévorer les pages à grande vitesse…

Bonne lecture !

Maêlle

3 réflexions sur “La passe-miroir – Tome 3 : La tour de Babel de Christelle Dabos

  1. Acr0 18 mars 2019 / 19 h 13 min

    J’ai apprécié moi aussi découvrir une nouvelle arche. Je comprends aussi cette frustration et le ressenti d’un « retour en arrière » car les personnages secondaires disparaissent alors de l’intrigue. J’envisage davantage ce tome comme nécessaire pour qu’Ophélie puisse enfin se libérer et découvrir son identité sans la pression sociétale (ou alors, une pression différente). Je suis tout de même curieuse de lire l’ultime tome.

    • Maêlle 19 mars 2019 / 22 h 39 min

      Les personnages secondaires disparaissent et en plus Ophélie et Thorn sont séparés, j’ai trouvé que ça faisait beaucoup. Mais effectivement, avec le recul, je me dis que c’est un tome de transition pour amener des informations et comme tu dis, libérer Ophélie des carcans qui l’entourent. Je demeure impatiente de connaître le fin mot de l’histoire… 🙂

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